ECDM

Ensemble immobilier de 40 logements Les Jardins de la Lironde . Montpellier


ECDM . photos: © Benoit Fougeirol

Située entre l’avenue Pierre Mendès-France et l’avenue du Mondial 98 de Montpellier, la ZAC Port Marianne est issue de la volonté de la municipalité de dessiner une cité jardin à proximité immédiate du centre-ville, facilement accessible grâce aux nombreuses infrastructures de transport (axes routiers majeurs, tramway, réseau de pistes cyclables). Associé à plusieurs architectes, Christian de Portzamparc a ici imaginé un grand parc de 7 hectares duquel un ensemble de 11 ilots représentant 1900 logements émerge. Le projet des Jardins de la Lironde est un de ces ilots, et, par cette localisation et cet environnement exceptionnel, bénéficie ainsi d’une accessibilité vers le centre-ville tout en offrant les avantages d’un environnement naturel idéal. Au cœur même de la ZAC, le vallon du ruisseau de la Lironde dans lequel est situé le projet propose une topographie particulière qui, associée à une végétation environnante éparse, permet une configuration en ilots indépendants jouissant d’un panorama unique sur la ville et ses alentours.





















Le soleil, point de départ du projet, se concrétise dans le jeu alterné de la captation et la protection solaires, générant le principe fondamental : un héliotropisme maîtrisé. L’ensemble bâti présente une volumétrie simple, tramée, compacte, d’un bon rapport surface habitable/développé de façades. Le volume global est scindé en deux corps de bâtiment cumulant à des hauteurs différentes (R+5 et R+7), et imbriqués l’un dans l’autre sur un plan en L, cette disposition augmentant la surface des façades orientée vers le sud. Ce volume repose sur un socle en béton préfabriqué commun aux 3 bâtiments qui composent l’ilot et qui sert de place d’accès piéton ainsi que de parc de stationnement. Le volume du corps principal est surélevé, dégageant un espace ouvert et abrité en RDC autorisant des circulations fluides vers le cœur de l’ilot, ainsi que la ventilation et l’éclairage naturels du local vélo. Ce jeu de décalage de la structure renforce la présence du volume principal visible depuis la dalle piétonne.

Sur les façades Ouest et Sud, on retrouve une double peau percée par les ouvertures des loggias. Ces dernières, placées de biais, rythment la trame globale du projet et apportent une respiration dans le massif du monolithe. La peau, distanciée de la façade « interne », propose une double limite entre espace intérieur et extérieur, entre espace privé et espace public. La profondeur de ces loggias (2 mètres minimum) crée un espace protégé du soleil direct en été et dont la vaste surface permet une utilisation optimale de ces véritables pièces à vivre, démultipliant ainsi les surfaces privatives dans une recherche d’harmonie entre un univers urbain et son environnement. Côté nord, on retrouve une façade moins ouverte permettant une déperdition énergétique minimale et derrière laquelle se retrouvent principalement les pièces d’eau. La façade Est est animée d’ouvertures aux dimensions plus modestes que la façade Nord et agrémentée de balcons permettant un bon ensoleillement pour les pièces exposées. Ces vastes balcons disposés en porte-à-faux de 2m50 sont ouverts sur un panorama exceptionnel, sur le parc de la ZAC et prolongent l’espace de séjour vers le sud.

Les toitures des deux corps de bâtiment sont aménagées en terrasses en liaison avec les appartements des niveaux hauts. Ainsi, la toiture du R+5 est une terrasse accessible par les appartements situés au niveau R+6 dans le bâtiment le plus élevé. Pour ce dernier, la toiture est aménagée en terrasses abritées par une sur-toiture et accessibles depuis les appartements situés en dessous par des escaliers privés. Sur ces deux terrasses sont disposées des jardinières non enterrées faisant office d’acrotères et de séparatifs intérieurs entre les terrasses privées. La sur-toiture recouvrant la terrasse du R+7 est épaisse et sa massivité fait écho à l’aspect monolithique du projet. Reposant sur des poteaux, elle flotte et dessine une faille horizontale qui découpe le volume. Au-delà de l’aspect esthétique, cet aménagement permet la réverbération des rayons lumineux et la circulation de l’air. Cet effet de ventilation évacue l’air chaud stagnant par les percées de la sur-toiture; l’air frais s’engouffrant par les côtés est maintenu sous la sur-toiture par les arbres plantés dans les jardinières centrales. La face supérieure de la sur-toiture sera, comme demandé par l’atelier De Portzamparc traité avec une finition de coloris framboise.

La peau extérieure des façades sud et ouest est en béton préfabriqué recouvert d’une lasure choisie dans un coloris blanc perle qui scintille sous l’effet des rayons lumineux. L’intérieur des loggias est en enduit gris foncé, contrastant avec la blancheur de la façade. Cet effet intensifie la perception du rythme et augmente l’impression de profondeur des loggias. Les façades nord et est sont recouvertes d’un enduit blanc mat dont la teinte, rejoignant celle des deux autres façades, accentue l’effet monolithique tandis que la dissimilitude des textures permet de jouer subtilement avec les contrastes. Les matériaux utilisés pour les balcons prolongent cet effet en associant des garde-corps en verre non teinté, légers et aériens, à des sous faces en béton vert teinté dans la masse.


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